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Parcelle 112

L’écriture de mes deux dernières pièces – La Passe et Sublime(s) – sont le fruit de rencontres avec des femmes aux histoires transgressives. Des histoires en marge, celle de Catherine T. dans la prostitution et celle de Julie L. qui l’a conduite en prison. Des parcours marqués par les expériences extrêmes de la vie.

Ma recherche artistique s’articule sur la nature et la place du récit intime dans la narration scénique. Comment une écriture peut naître de ces récits et des rencontres avec les personnes qui les expriment, et comment cela s’incarne alors dans une forme scénique, des personnages, autrement dit, dans une pièce.

Je questionne dans cette mise en « spectacle de l’intime », les processus d’exhibition inhérente à la représentation publique qui mettent en tension les notions de frontière entre espace privé et espace public, caché et visible, vérité et mensonge, réel et fiction…  La question du regard, de ce qui se joue entre celui ou celle qui regarde et celui ou celle qui est sur scène, et la distance nécessaire à cette rencontre, sont centrales. Cette réflexion travaille sur une observation élargie des différents champs qui sont impliqués dans les processus d’introspections intimes et comment cela va se traduire ensuite par des gestes scéniques : théâtre, performance, danse, arts plastiques, arts sonores et visuels,… Transversalité et expérimentation libre sont pour moi le propre (ou le sale) de la création !

Je ne travaille évidemment pas seule, ce sont les échanges avec les collaborateurices et concepteurices que je réunis sur mes projets, qui donnent naissance à un processus de travail d’abord, puis aux différentes pièces qui sortent du laboratoire.  Les pièces devraient pouvoir continuer leur maturation dans leur état d’inachèvement, un état inhérent au vivant qui traduit un mouvement plutôt qu’une finalité.