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Love me tender

Love me tender

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Le récit commence au moment d’un divorce par un procès pour « mauvaise vie ». Celui d’une femme qui a tout quitté pour vivre autrement, « une vie flinguée à la calache », comme elle dit. C’est le moment de la vie de cette femme qui se demande comment elle va faire avec l’absence de son enfant. Parce qu’en effet elle a tout voulu quitter, tout, sauf lui, ça na jamais fait partie du programme de se passer de Paul, de ne plus être sa mère.  

Elle et le père s’étaient séparés il y a trois ans, ça avait duré vingt ans leur histoire, il avait été son premier amant et jusqu’à nouvel ordre le dernier. Pour leur fils de huit ans ils font une semaine sur deux, à l’amiable, il n’y avait jamais eu de problème. Depuis quelque mois elle est passée aux filles, c’est ce qu’elle est venu lui annoncer. Ils ont rendez-vous au Flore, elle lui dit, « j’ai des histoires avec des filles, j’aimerais qu’on divorce ce serait plus clair pour tout le monde ». Il lui répond que ce qui compte pour lui c’est qu’elle soit heureuse, il recommande du champagne, touche à peine à son croque-monsieur, puis il paie et la raccompagne jusque chez elle. Là, il fait comme s’ils allaient monter tous les deux, comme s’ils n’étaient pas séparés depuis trois ans. Elle lui dit non, « comme tu veux », répond-il. C’est à partir de là que les choses ont commencé à aller mal. Il esquive ses messages, ne répond plus aux appels ni aux mails. Aux vacances suivantes il dit qu’il y a un problème avec Paul, il dit qu’il ne veut plus la voir, qu’il la déteste.

C’est l’histoire de cet arrachement, de ce lien découpé à la machette, de la relation en pointillé de plus en plus ténue de cette mère et de son enfant que le père cherche à destituer de son autorité parentale, à partir de ce jour où il comprend qu’elle lui échappe définitivement.
L’homosexualité est probablement la transgression la plus évidente et la plus truculente, mais ce qui est le plus transgressif aux yeux des autres c’est l’exercice de la liberté et ça l’est bien sûr en particulier quand on est une femme. Vivre en dehors de la famille, du couple, de l’hétérosexualité, écrire, sont des choses qui ne sont pas comprises, c’est soit du vice, soit de la folie. La question de la mère est une convention comme une autre, mais c’est peut-être celle qu’on a le plus de mal à interroger. On voit bien comment couplée à celle de l’homosexualité féminine, elle vient menacer tout l’édifice social.


Création 2025/26 – coproduction en cours
Théâtre de l’Atelier, Théâtre des Célestins
Texte de Constance Debré
Co-adaptation, Anne Azoulay et Vanessa Larré   
Mise en scène Vanessa Larré
Avec Anne Azoulay, et huit personnages en interaction vidéo